Gouvernement

Gouvernement et vie politique

Depuis le 3 mai 1947, le Japon est régi par une Constitution élaborée sous la pression des autorités américaines d'occupation, et adoptée au titre d'amendement à la Constitution Meiji. Elle en diffère sur des points essentiels : alors que l'empereur possédait tous les droits de souveraineté, la nouvelle Constitution stipule que le «!pouvoir souverain est détenu par le peuple!».

Le pouvoir exécutif et le rôle de l'empereur

Entre 1889, date à laquelle fut promulguée la première Constitution du Japon, et la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, le pouvoir exécutif suprême au Japon résidait en la personne sacrée et inviolable de l'empereur, que l'on appelait le Dai Nippon Teikoku Tenno, l'empereur du Grand Japon. La succession se fait par les héritiers mâles!; s'il n'y a pas d'héritier, l'empereur peut être choisi au sein des quatre familles princières dont le rang est égal à celui de la maison impériale. L'empereur Akihito, qui est monté sur le trône en 1989, est le cent vingt-cinquième de sa lignée. Selon les dispositions de la Constitution de 1947, l'empereur n'a plus que des fonctions honorifiques.

Le pouvoir exécutif est confié à un cabinet ministériel de 18 ministres, ayant à sa tête un Premier ministre. Le Premier ministre, qui est élu par la Diète, est en général le chef du parti majoritaire à la Chambre. Il choisit les membres du cabinet au sein de la Diète et soumet son choix à l'approbation de cette dernière. Le Premier ministre et le cabinet sont tous deux responsables devant la Diète.

Le pouvoir législatif

Depuis 1947, le pouvoir législatif est détenu par la Diète. Celle-ci se compose de deux Chambres : la Chambre des représentants (Chambre basse) et la Chambre des conseillers (Chambre haute). Les représentants (500) sont élus pour quatre ans. Les membres de la Chambre des conseillers (252 membres) sont élus pour six ans. Les Chambres se renouvellent par moitié tous les trois ans. La Chambre des représentants a la prééminence sur la Chambre des conseillers!; les décisions prises par la Chambre haute peuvent faire l'objet d'un veto de la part de la Chambre basse, laquelle exerce aussi son contrôle sur les lois portant sur les traités et les questions fiscales. Le premier système de scrutin, dit «!intermédiaire!», a été remplacé en janvier 1994 par un système partiellement proportionnel de représentation. Dans les deux chambres de la Diète, certains sièges sont directement pourvus au moyen d'élections de district, et d'autres sont attribués aux divers partis politiques, en se basant sur les résultats des élections nationales. Tous les citoyens japonais ayant atteint l'âge de 20 ans ont le droit de vote.

Les partis politiques

Pendant quarante ans, le Parti libéral-démocrate (Jiminto) a dirigé le pays. Depuis 1993, date à laquelle le monolithisme du parti libéral a été mis en échec par une coalition de partis conservateurs comprenant le Nouveau Parti du Japon d'Hosokawa Morihiro, c'est une alliance entre le Parti socialiste du Japon (devenu, depuis 1991, le Parti démocrate-socialiste du Japon le Minshato) et le PLD qui est au pouvoir. Les autres partis d'envergure sont le Parti du gouvernement propre (Komeito), lié à la secte bouddhiste Sokkagakaï, un parti centriste qui représente les classes moyennes et les classes les plus pauvres, le Parti socialiste (Shakaito) et le Parti communiste (Kyosanto). Trois partis réformateurs, nouvellement formés, attirent de plus en plus un électorat lassé par les problèmes de corruption des anciens partis. Ce sont le Nouveau Parti du Japon (Nihonshinto) d'Hosokawa Morihiro, le parti du Renouveau (Shinseito) d'Ozawa Ichiro, et le parti précurseur, Shinto-Sakigake. Ces réformateurs ont formé en 1994 le Shinshinto, le parti de la Nouvelle Frontière.

Le gouvernement local

Les 47 préfectures du Japon sont chacune administrée par un gouverneur élu et une assemblée. Chaque municipalité possède une assemblée composée de représentants élus au suffrage universel. Les municipalités ont des pouvoirs assez importants!; elles contrôlent l'enseignement public et peuvent lever des impôts.

Le pouvoir judiciaire

La Constitution de 1947 a dévolu le pouvoir judiciaire à une Cour suprême. En même temps, elle précise qu'il ne peut y avoir de juridiction d'exception. Le système judiciaire se compose de la Cour suprême et de huit tribunaux supérieurs, d'un tribunal de district par préfecture (sauf Hokkaido qui en a quatre). La Cour suprême, composée d'un président de tribunal nommé par l'empereur sur recommandation du cabinet, et de 14 juges nommés par le cabinet. C'est un tribunal de dernier ressort qui juge en appel et est compétent pour juger de la constitutionnalité des lois, règlements et décrets. Les tribunaux supérieurs jugent en appel les affaires civiles et criminelles venant des tribunaux inférieurs. Les tribunaux de district ont compétence à la fois en appel et pour l'affaire originelle. Les tribunaux «!sommaires!» sont exclusivement des tribunaux de première instance, qui ont compétence pour juger les litiges administratifs. Les tribunaux japonais, dans les affaires qu'ils évoquent, ont la faculté de refuser l'application des mesures législatives qu'ils jugent inconstitutionnelles.

Défense

En vertu de l'article 9 de la Constitution qui stipule que «!le Japon renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation!&ldots;!», le Japon ne peut avoir d'armée. Depuis 1954, une force armée a néanmoins été reconstituée et baptisée «!force d'autodéfense du territoire!». Aujourd'hui, les forces japonaises regroupent 238 500 hommes.

 

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